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Musée gaumais

La collection de faïences fines Boch Luxembourg

La faïence dans nos régions connait son apogée entre les XVIIIe et XIXe siècles, avec l’épanouissement d’une série d’industries : Septfontaines ( Luxembourg,1767), Attert (1780), Arlon (1781), Andenne (1784), Nimy (1789), Echternach (1797) et, plus tardivement, Saint-Léger (1849). La faïencerie des frères BOCH à Septfontaines, la plus ancienne et la plus importante des Pays-Bas autrichiens, jouit, à juste titre, d’une réputation européenne grâce à la qualité de ses produits.

En 1748, poussé par son gendre Pierre Vallette, ancien ouvrier faïencier de Saint Clément (Meurthe et Moselle), François BOCH, alors fondeur aux forges de Wendel à Hayange, établit une poterie à Audun-le-Tiche (Meuse, France). Il travaille d’abord avec ses trois fils, mais recrute bientôt des ouvriers à la faïencerie du Château Lagrange (Thionville). Après la maison familiale, qui abritait le premier atelier, une nouvelle bâtisse accueille François BOCH et son entreprise.

En 1766, la France rattachant la Lorraine, accroît la concurrence. Les frères BOCH, Jean-François, Dominique et Pierre-Joseph, confient alors la manufacture d’Audun à la famille Messirel et s’installent à Septfontaines (Luxembourg), alors territoire de l’Empire autrichien. Les privilèges fiscaux favorisent la nouvelle faïencerie, qui prend le titre de « Manufacture impériale et royale » et arbore les armes de la Maison d’Autriche. Ce protectionnisme préserve P.-J. BOCH de toute rivalité.

La réussite des frères BOCH suscite des envieux à Attert, à Andenne ou ailleurs, qui débauchent les ouvriers de Septfontaines, contrefaisant les formes, les signatures ou les décors. Lorsque la Révolution française annexe le Luxembourg., Pierre-Joseph, soutenu par quelques collaborateurs, remet l’usine sur pied, malgré un étriquement du marché. En 1809, en effet, son fils Jean-François implante à Mettlach une faïencerie Boch qui dessert la Sarre et la Rhénanie. La situation s’aggrave par l’augmentation en 1816 des taxes douanières vers la France et les Pays-Bas. Seul subsiste le marché belge qui se referme dès l’indépendance de la Belgique (1830). Les Boch essaiment alors en Belgique (faïenceries Boch Frères, Boch La Louvière,…)

Les formes et les décors La faïence, comme tous les arts décoratifs, évolue avec le goût. L’industrialisation bouleverse les arts appliqués. La production en série provoque une normalisation des produits. On cherche à réaliser des objets fonctionnels et plaisants. On multiplie les décors. « Boch Luxembourg » a réussi à créer une faïence dite « fine », proche de la porcelaine. Au XVIIIe siècle, les styles Rocaille, puis Néoclassique précèdent le XIXe siècle avec une succession de style « Néo » : -gothique, -renaissance, -exotique puis naturaliste. Les décors sont dits « de grand feu » en bleu cobalt. C’est-à-dire peints sur le biscuit avant une seconde cuisson.

La brindille, utilisée à Chantilly sous Louis XV, est rendue célèbre par Boch et imitée par de nombreuses fabriques. Il fut encore réédité par Villeroy & Boch, dès 1970.

Le trèfle, l’hibiscus, la pensée et la tulipe mêlent plusieurs fleurs, et sont des motifs de luxe, typiques à Septfontaines au 18e siècle.

La guirlande est un motif festonné. Il évoque le style Louis XVI à la fin du XVIIIe siècle.

L’anneau dit aussi « à la chenille » entrelacs de ruban et de filet croisetés inspiré de la porcelaine de Tournai et l’épi apparaissent au début du XIXe siècle.

Les scènes de genre illustrent la vie quotidienne : cavalier, attelage, couple, …

Les vanneries se trouvent sous des formes ajourées ou pleines. utilisées pour un modèle de plateau, un panier dit « en osière », mais surtout pour les corbeilles.

Les chinoiseries Les expéditions vers l’Orient au XVIIIe siècle, créent une faveur pour le décor « au Chinois » et les fleurs orientales.

L’emblème, tel l’aigle impérial de Napoléon 1er, est un motif noir préfigurant le décor imprimé. Ici, le globe porte les lettres E.F. (Empire Français).

Les décors personnalisés, contiennent des indications sur le propriétaire ou le donateur de l’objet : nom(s), initiales, date, lieu, saint patron ou métier. Ils sont fabriqués sur commande et commémorent un événement, un anniversaire, un mariage, une fête…


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