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Musée gaumais

L’œuvre du mois : la vannerie gaumaise


L'art ancestral du tressage de fibres végétales, non mécanisable, est pratiqué depuis longtemps en Gaume et l'est encore aujourd'hui.

La matière première utilisée par les vanniers professionnels est le saule (la saù en patois gaumais).  Cette espèce résiste mieux que d’autres à la torsion et à la flexion. Il en existe diverses variétés telles que le saule jaune, le rouge d’Espagne, le grisette, le noir, la queue de renard… La culture se faisait généralement en terre marécageuse : au temps où le moindre lopin de terre était voué à la culture, c’étaient uniquement les mauvaises terres et les sols humides que l’on réservait aux « plantis de saux » (plantations d’osier).


L’osier était coupé et mis en botte à la fin du mois de janvier. S’ensuivait une mise à l’eau pour permettre à l’écorce de se ramollir, et dès le mois d’avril l’écorçage était pratiqué manuellement par des riseurs et riseuses, à l’aide d’un petit instrument de bois qu’ils glissaient le long des brins. Venait alors la période du séchage et du second bottelage.


La grosse vannerie était consacrée principalement à la fabrication des vans à blé, des corbeilles à pain et des corbeilles à anses. Pour cette technique, l’artisan utilise de l’osier mais aussi des côtes (lamelles de bois) pour l’armature. Le squelette des vans et également du bois bouilli façonné en demi-cercle pour l’anse des paniers. La vannerie fine est quant à elle constituée que d’osier, ce qui permet de créer des articles plus légers, plus raffinés mais aussi moins robustes. Elle servait à fabriquer des berceaux, cages, clayettes, petits paniers… Aujourd'hui, de nombreux objets décoratifs sont également réalisés en osier, tels que des nichoirs, des bougeoirs ou des décorations murales.


En Gaume, on pratiquait la vannerie occasionnellement dans toutes les familles pour réaliser des objets du quotidien, mais Saint-Mard était le siège principal des travailleurs de l’osier.  Une rue en témoigne encore dans la localité : la rue des vanniers. Pendant près de deux siècles, la famille Saussus et ses descendants y furent les spécialistes presque exclusifs. La fabrication y était, dans un premier temps, essentiellement centrée sur la grosse vannerie, mais à partir de la fin du 19e siècle, elle s’est étendue à la vannerie fine.


Au Musée gaumais se trouve notamment une collection de vanneries fines miniatures dont vous pouvez voir quelques pièces ci-dessus.  Elles ont été réalisées par Frédéric Martin qui a reproduit ici toutes les pièces qu’il avait tant de fois fabriquées en grande taille lors de sa carrière.


 

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