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L’encyclopédie de Diderot et d’Alembert

Dans le « Cabinet d’un intellectuel du XVIIIe siècle », est exposée l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, composée de 36 tomes auxquels s’ajoutent deux volumes de planches. Il s’agit de la 3e édition de l’œuvre censurée, imprimée en 1778 et 1779 par la Société typographique de Jean-Léonard Pellet installée à Genève, Neufchâtel comme d’autres le furent à la Société typographique de Pierre Rousseau à Bouillon alors que les écrits des philosophes étaient interdits d’impression en France.

L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers est une encyclopédie française, éditée de 1751 à 1772. Il s’agit d’un ouvrage majeur et, en quelque sorte, un symbole du Siècle des Lumières (XVIIIe siècle), en ce qu’elle veut mettre à la disposition de tous – et non plus seulement d’une élite – l’ensemble des connaissances acquises. Ces connaissances, basées sur l’expérience et sur l’activité des hommes, permet au plus grand nombre d’acquérir le savoir. Cette prédisposition la fera donc aussi considérer comme une arme politique.

A l’entrée du premier volume, d’ALEMBERT rédige un Préliminaire expliquant les motifs :

« …l’abus de l’autorité spirituelle réunie à la temporelle forçait la raison au silence ; et peu s’en fallut qu’on ne défendit au genre humain de penser. »

Le Siècle des Lumières est en effet une période de remise en question des systèmes. La représentation du monde avait d’abord été remise en cause par la « Révolution Copernicienne » (l’héliocentrisme, opposé au géocentrisme), démontré ensuite par Galilée (1609). D’autres découvertes continuent de remettre en question l’astronomie et par là les sciences : « la théorie de la gravitation universelle » de Newton fournit l’explication du mouvement de la Terre et des planètes (1687). Les expérimentations nécessaires modifient l’approche de la mécanique et des mathématiques, contrairement à la méthode médiévale d’autrefois, la scolastique, fondée sur la philosophie (Socrate), le spiritualisme (la Bible) et l’empirisme.

« L’Encyclopédie » est le fruit d’une longue démarche qui commença par un projet modeste :la traduction en français de la Cyclopædia anglaise d’Ephraïm Chambers (1728). Le travail avait été confié au savant anglais Gottfried SELLIUS et à l’anglo-français John MILLS, par l’éditeur parisien André LE BRETON. Cependant, après différents désaccords sur l’ampleur du projet, sur les traductions ainsi que sur les droits, le contrat fut dénoncé en 1745.

En 1746, Gua de MALVES, nouveau rédacteur en chef désigné par Le Breton engage Denis DIDEROT et Jean LE ROND d’ALEMBERT. Après le renvoi de Malvès, ceux-ci s’entourent d’une Société de gens de Lettres et transforment le projet de traduction en une véritable encyclopédie originale, largement augmentée. Le 1er volume paraît en 1751.

S’opposant au pouvoir spirituel par son approche et son contenu, l’Encyclopédie devra faire face à plusieurs interdictions et à divers procès. Son succès considérable lui vaudra cependant des rééditions, un Supplément, mais aussi des copies et des contrefaçons.


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