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Torgny, quelques extraits de sa mémoire

Durant sa période hivernale, le Musée laisse la parole à divers témoins de Gaume pour évoquer un lieu, un monument, un personnage, une activité, une anecdote locale dans chacune de nos 10 communes.

Cette semaine, Bernard Joannès nous livre quelques extraits de son livre sur la mémoire de Torgny (Rouvroy).

La plus ancienne frontière du royaume de France

En 943, un traité signé par le roi de France, Louis IV dit « Louis d’Outremer », et l’empereur de l’Empire germanique, Othon 1er, fixe la Chiers comme la frontière entre les deux pays. Cette décision historique nous permet de dire que la Chiers, à Torgny, représente la plus ancienne frontière du Royaume de France.

A propos de l’accessibilité du village de Torgny

Venant de Lamorteau, jusqu’en 1918, la seule route conduisant au village est un mauvais chemin de terre et de pierre, longeant le bois. Comme les transports en commun n’existaient pas encore, il fallait prendre la route à pied jusqu’à Lamorteau où l’on pouvait prendre le train jusqu’à Virton. Il était plus facile de se rendre en France par chemin de fer. On montait dans les wagons à la gare française de Velosnes. D’ailleurs cette gare portait sur son fronton l’inscription : « VELOSNES – TORGNY ». C’est dans cette gare que descendaient les étudiantes alsaciennes qui se rendaient à l’école, au pensionnat de Torgny.

Quelle mouche les a piqués ?

Quelques fois, les décisions d’un conseil communal peuvent nous interpeller. Celles-ci nous font sourire aujourd’hui. En 1922, les élus de la commune de Torgny décident une taxe un peu particulière : ils créent une taxe sur les célibataires mâles de la commune. Remarquez qu’elle sera dégressive avec l’âge. Cela signifie que les jeunes célibataires payeront plus cher que leurs aînés. Toujours en 1922, ils privent les enfants d’un plaisir hivernal : dorénavant, il est interdit aux enfants de descendre en traineau dans les rues du village.

Quel est le sobriquet des habitants de Torgny ?

Le Traité des Pyrénées, conclu en 1659, donne au Royaume de France la rive gauche de la Chiers, ce qui va beaucoup changer la vie des habitants de Torgny. En effet, les fermiers généraux français vont fermer cette frontière. En bloquant le gué de Bertraway, ils empêchent les cultivateurs-éleveurs de Torgny d’exploiter leurs terres et leurs pâtures situées dorénavant en France.

Ne comprenant pas cette attitude, qu’elles jugent abusive, les femmes de Torgny vont se fâcher. Elles s’arment de faux, de marteaux et de masses pour détruire les obstacles empêchant le passage. Elles traversent la frontière et comme nous l’apprennent les archives : « … elles vont aller mettre une torgnole aux français ». Depuis lors les habitants de Torgny porteront fièrement le sobriquet de : « Torgnolais et Torgnolaises ».

Bernard Joannès

Illustration : Gare de Velosnes-Torgny

Extraits de « Mémoire de Torgny. De l’Âge du Fer aux années 2000 », Edition Le Méridional, Torgny, 2021, diffusés dans le Publivire du 22/12/21.

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